L'opinion publique mondiale s'inquiète
Selon une étude menée par les Nations Unies le 6 juin 2015, près de 80% de la population mondiale s'inquiète du réchauffement climatique. Seuls 2% des sondés ne s'en inquiètent pas ou n'ont pas d'opinion sur le sujet.
De plus, la plupart des personnes interrogées souhaitent qu'une action plus conséquente soit mise en œuvre pour résoudre ce problème. Plus de 90% des sondés espèrent que la COP21 permettra de définir une certaine forme d'objectif juridiquement contraignant visant zéro émissions de gaz à effet de serre d'ici 2100.
66% d'entre elles considèrent également les mesures de lutte contre le changement climatique, par exemple le développement des énergies éoliennes ou solaires, comme une chance d'améliorer leur qualité de vie.
Ce rapport de Nations Unies s'appuie sur la consultation de 10.000 personnes dans 75 pays, dont les îles Fidji, l'Afghanistan, le Zimbabwe ou encore les Etats-Unis. Cette étude constitue la plus grande consultation publique jamais réalisée sur le changement climatique.
Il y a des divergences d'un pays à l'autre
Selon les climatologues, l'impact du réchauffement climatique affectera le monde entier. Pourtant, selon plusieurs enquêtes récentes, la connaissance de ce phénomène et les inquiétudes qu'il suscite varient fortement d'un pays à l'autre.
Des chercheurs américains ont réalisé une étude pour la revue Nature Climate Change à partir de sondages effectués dans 119 pays. Ils ont ainsi établi que 40% de la population mondiale n'a jamais entendu parler du réchauffement de la planète. Dans certains pays comme l'Inde, le Pakistan et l'Egypte, 65% de la population ignore tout des changements climatiques.
Inversement, la population des pays développés (Europe, Amérique du Nord, Japon, Australie, Brésil, Russie) est très majoritairement informée de ce phénomène.
Indépendamment du niveau de connaissance qu'en ont les habitants, le degré d'inquiétude varie beaucoup selon les pays : il est très élevé dans les pays d'Amérique du Sud, au Mexique, en Inde et dans plusieurs pays africains, alors que d'autres pays comme les Etats-Unis considèrent le réchauffement de la planète comme un risque lointain auquel nous pourrons nous adapter.
Les organisateurs de la COP 21 devront tenir compte de ces divergences et adapter leur communication en conséquence, afin de mieux sensibiliser certains pays participants à la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Et la France ?
Même en France, qui sera le pays d'accueil de la COP 21 dans quelques jours, la question du réchauffement climatique reste une préoccupation lointaine.
Seuls 13% des sondés estiment que la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité, loin derrière le chômage (60%) ou le terrorisme (41%).
Malheureusement, les Français sont plus pessimistes que leurs voisins : deux tiers des sondés ne sont pas confiants dans la capacité de l'homme à sauver la planète. Mais 62% d'entre eux se disent quand même prêts à agir à leur échelle pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
A noter : déjà en 2012, une étude Ipsos menée auprès de plus de 13.000 personnes dans 13 pays du monde sur 3 continents avait révélé l'opinion publique mondiale se soucie des changements climatiques. Mais, loin d'être fatalistes, 88% des sondés estimaient qu'il était possible d'agir pour limiter ce phénomène.
Espérons que l'accord international devant être conclu à Paris en décembre recevra un vaste soutien de l'opinion publique dans les pays riches comme dans les pays pauvres.
