Comment est né ce mouvement ?
Le mouvement des villes en transition est né en 2006 en Grande-Bretagne. Il a été initié par Rob Hopkins, un professeur en permaculture à l'université de Kinsale en Irlande.
Ce professeur a créé, avec ses étudiants, le modèle de transition qui inspire aujourd'hui encore les différents territoires de ce réseau.
La première commune à en appliquer les principes pour réduire sa dépendance au pétrole a été Totnes, une petite ville du sud de l'Angleterre. Elle a mis en oeuvre diverses actions afin de retrouver son autonomie en matière de transports et d'énergie mais aussi d'alimentation et de santé.
En quelques années, l'exemple de Totnes a donné naissance à des centaines d'initiatives dans 44 pays. Elles sont réunies dans un réseau international appelé Transition Network. Par ailleurs, pour faire face à la diversité des structures en transition, le mouvement des "villes en transition" (Transition Towns) a été rebaptisé "initiatives de transition" (Transition Initiatives).
Pourquoi en transition ?
Pour répondre au dérèglement climatique qui s'accélère et à la future pénurie de pétrole, nous sommes tous plus ou moins conscients que notre mode de vie doit changer. Plutôt que de subir ce changement, les villes en transition ont décidé de réagir et de s'y préparer.
Elles se sont baptisées ainsi car elles veulent mettre en oeuvre une nécessaire transition énergétique. Pour anticiper la fin du pétrole abondant et à bas prix (ce que l'on appelle le pic pétrolier), il devient urgent de lui trouver des alternatives.
Or, le pétrole est partout autour de nous. Non seulement il alimente la majorité de nos moyens de transports et de chauffage, mais il sert aussi à fabriquer nos vêtements, nos cosmétiques et certains de nos médicaments, sans parler des objets en plastique... Notre dépendance à cette matière première est beaucoup plus grande que nous le pensons généralement.
Les chiffres sont inquiétants puisqu'on découvre aujourd'hui 1 baril pour 4 consommés et 60 pays producteurs de pétrole sur 98 sont en déclin. Même la production de l'Arabie Saoudite n'augmente pratiquement plus.
Quelles sont les actions entreprises ?
Pour retrouver son autonomie vis-à-vis du pétrole, la ville de Totnes a :
- relocalisé son alimentation grâce à un réseau de jardins partagés
- créé une monnaie locale appelée "la livre de Totnes" (Totnes Pound) pour inciter les habitants à acheter local
- donné des subventions publiques afin d'installer plus d'une centaine de panneaux solaires sur les bâtiments.
Son exemple a inspiré des centaines d'initiatives locales de par le monde. Ces solutions, toutes fondées sur une vision positive de l'avenir, sont très diverses car il n'y a pas de réponse toute faite aux problèmes du changement climatique et de l'après-pétrole.
Les initiatives citoyennes des villes en transition sont des actions concrètes et locales dans les domaines :
- de l'énergie afin de réduire la consommation d'énergies fossiles et les émissions de CO2 et de privilégier les énergies renouvelables
- des transports en privilégiant les modes de transports propres, en relocalisant les activités et en favorisant les circuits courts
- de l'alimentation en développant une agriculture locale durable
- de la solidarité en favorisant l'entraide et l'échange de biens et de services au sein de systèmes d'échanges locaux (SEL).
A noter : en France, quelque 150 territoires sont sur le chemin de la transition, comme les villes de Trièves en Isère et Saint-Quentin-en-Yvelines mais aussi des quartiers de Paris, Lyon, Toulouse, Nantes et Montreuil.