La naissance de ce label
En 2008, les prix du lait se sont effondrés alors que les coûts de production ne cessaient d'augmenter. Les producteurs laitiers se sont vus contraints de vendre leur production bien en-dessous de son prix de revient, ce qui a abouti à la fameuse crise du lait de 2009.
Dans un contexte où les grandes enseignes préfèrent sacrifier la rémunération des producteurs plutôt que leurs marges, des agriculteurs ont décidé de se rassembler pour fonder leur propre société : Faircoop.
Créée en 2012, Faircoop commercialise depuis 2013 du lait français équitable sous la marque Fairefrance. Ce nom est bien sûr un clin d'oeil à l'anglais "fair" qui signifie "équitable".
L'objectif est de garantir des revenus décents aux 800 agriculteurs français qui adhèrent à cette marque.
La participation à ce projet est ouverte sans distinction à tout agriculteur français.
A noter : on peut même parler d'un label européen puisque cette initiative existe aussi chez nos voisins, avec notamment le lait équitable Fairebel en Belgique.
Les avantages de cette marque
Fairefrance commercialise du lait UHT demi-écrémé en briques ou en bouteilles d'un litre. Chaque litre est vendu environ 1 euro, soit près de 40 centimes de plus qu'une bouteille ordinaire.
Mais, pour chaque litre de lait vendu, 10 centimes reviennent directement à la société Faircoop qui les reverse aux agriculteurs participants, proportionnellement à leur investissement initial.
En échange de cette rémunération plus juste, les agriculteurs vont à la rencontre des consommateurs et participent à la promotion de la marque et des produits FaireFrance.
Bien sûr, ce lait équitable coûte (un peu) plus cher mais toute la chaîne de distribution bénéficie de ce prix supérieur. C'est pourquoi de grandes enseignes comme Leclerc, Carrefour ou Auchan ont accepté de jouer le jeu.
Les limites de cette initiative
Les produits Fairefrance sont disponibles dans les magasins partenaires, mais uniquement dans les régions productrices de lait...
La marque mise en effet sur la proximité des producteurs et sur le capital sympathie dont bénéficient les agriculteurs dans leur propre région.
De fait, le succès est au rendez-vous. Cette expérience a prouvé que les consommateurs sont prêts à payer plus cher s'ils ont la certitude que les producteurs sont mieux rémunérés.
Mais les éleveurs eux-mêmes le reconnaissent : cette initiative n'est qu'une solution provisoire et ne peut pas remplacer un accord sur les prix du lait à l'échelle européenne.
Un tel accord serait le seul moyen pour que tous les producteurs de lait français puissent gagner leur vie décemment et continuer à produire du lait près de chez nous.
