Une pollution venue majoritairement de la terre
Selon un sondage IFOP datant de juin 2018, seuls 30% des Français se disent concernés par la pollution des océans.
Les chiffres ont pourtant de quoi alerter :
- chaque jour, 8 millions de tonnes de déchets finissent dans l'océan
- on estime que 200 kilos de déchets sont rejetés dans les océans chaque seconde
- la Méditerranée destination très prisée des touristes bat des records de concentration de micro-plastiques, avec 1,25 millions de fragments par km².
Avant d'accuser les plaisanciers, notez que 80% de cette pollution est d'origine terrestre et issue de l'activité humaine, contre 20% d'origine maritime.
Ces déchets se retrouvent en partie sur les plages et dans nos eaux de baignade, constituant la partie la plus visible de cette pollution.
Plus grave encore, ils contaminent les milieux aquatiques, sont ingérés par les animaux et entrent ainsi dans la chaîne alimentaire humaine.
Des milliers d'animaux marins meurent chaque année après avoir ingéré des déchets impossibles à digérer ou avoir été pris au piège parmi les détritus.
Le top 10 des déchets sur les plages
Il suffit de se balader sur le littoral pour mesurer l'ampleur du problème.
Certaines études l'ont même chiffré très précisément et évaluent à 712 le nombre de déchets comptabilisés tous les 100 mètres sur la plage !
Les déchets les plus fréquents sur les plages (en nombre d'unités ramassées) sont :
1- les morceaux de plastique ou de polystyrène de moins de 25 cm
2- les morceaux de plastique ou de polystyrène de 25 à 50 cm
3- les bouteilles et contenants en verre
4- les cordages
5- les filets et morceaux de filets
6- les couvercles et bouchons en plastique
7- les lignes de pêche
8- les bouteilles en plastique
9- les mégots de cigarette
10- les paquets de chips ou de bonbons
Ce top 10 révèle que le plastique au sens large est le principal fléau qui pollue les plages.
Il représenterait à lui seul 80% des déchets qui s'y échouent.
Ce constat est d'autant plus inquiétant que les déchets plastiques mettent beaucoup de temps à se dégrader : il faut une seconde pour fabriquer un sac plastique et des centaines d'années pour qu'il se dégrade ...
Quant au mégot de cigarette, il ne faut pas minimiser son impact malgré sa petitesse ! Il peut contaminer 500 litres d'eau et met jusqu'à 12 ans à disparaître.
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Les initiatives se multiplient
L'état des océans n'a jamais autant inquiété les pouvoirs publics... à juste titre.
L'Union Européenne a ainsi adopté une stratégie de réduction des plastiques et, en France, l'interdiction de produits plastiques à usage unique (sacs mais aussi coton-tiges, vaiselle jetable etc.) est en cours ou a été annoncée.
Du côté des associations de défense de l'environnement aussi, les opérations de sensibilisation se multiplient.
Parmi elles, l'opération "J'aime ma plage" menée sur la plage de la Verrerie-Bonne Brise à Marseille par France Nature Environnement est particulièrement originale.
Afin d'encourager les vacanciers à ne pas laisser leurs déchets sur le sable le projet #JaimeMaPlage se décline en deux volets complémentaires jusqu'en septembre 2018 :
- des corbeilles de plage sont transformées en urnes de vote et invitent les usagers à se prononcer chaque semaine sur une question précise : Pétanque ou Mölkky ? Aïoli ou bouillabaisse ? Beurre doux ou beurre salé ? Grâce aux déchets déposés dans l’une ou l’autre des corbeilles par les vacanciers, la question sera enfin tranchée !
- Un grand panneau dynamique est placé à l'entrée de la plage et présente une "Météo Propreté" du site actualisée chaque semaine. Il annonce aussi les résultats des votes précédents.
Ce projet sera expérimenté tout l'été et aura vocation à être décliné à l'avenir sur de nombreux territoires.
Selon les spécialistes, la solution à cette pollution se trouve à terre, dans la réduction des déchets, le tri et le recyclage. En effet, les déchets aquatiques ne viennent pas seulement des plages, mais rejoignent aussi la mer via les eaux de ruissellement, les cours d'eau ou les égouts.