Pourquoi cette journée nationale ?
En France, près de 20% de la nourriture produite finit à la poubelle. Cela représente 10 millions de tonnes d'aliments consommables gaspillées chaque année tout au long de la chaîne alimentaire, depuis le producteur jusqu'au consommateur.
Sur l'ensemble de la chaîne alimentaire en France, les pertes et les gaspillages représentent 150 kg de nourriture par personne et par an.
Ce gaspillage a lieu à tous les niveaux, à la maison, dans les restaurants et les cantines, mais aussi sur les lieux de production ou de transformation.
C'est pour limiter ce gâchis inacceptable que le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a décidé de lancer, en 2013, une journée nationale contre le gaspillage alimentaire.
La date choisie, le 16 octobre, est hautement symbolique, car il s'agit aussi de la journée mondiale de l'alimentation.
Parallèlement, les pouvoirs publics se sont fixé, en 2013, un objectif ambitieux : réduire de moitié le gaspillage et les pertes alimentaires d'ici à 2025. Tout un arsenal législatif a été progressivement mis en place pour atteindre ce but.
La législation fait bouger les choses
Le 21 mai 2014, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité trois amendements du projet de loi sur la transition énergétique, ce qui a constitué une première grande avancée contre le gaspillage dans la chaîne alimentaire.
Depuis, il est interdit à la grande distribution de jeter les invendus alimentaires. Les grandes surfaces ont donc l'obligation d'organiser la redistribution des produits invendus, en étroite coopération avec les associations caritatives.
La loi du 11 février 2016 contre le gaspillage alimentaire a renforcé ce dispositif par des obligations supplémentaires pour les supermarchés de plus de 400 m2 :
- prévention du gaspillage
- utilisation des invendus par le don ou la transformation
- valorisation destinée à l'alimentation animale
- utilisation à des fins de compost pour l'agriculture
- interdiction de javelliser les invendus encore propres à la consommation sous peine d'une amende de 3750 euros.
La loi de 2016 a accéléré les dons aux associations, réduit le gâchis à la source et généré de nouvelles activités.
Une nouvelle étape a été franchie, le 30 mai 2018, avec l'adoption par les députés d'un article du projet de loi agriculture et alimentation.
Désormais, certaines mesures concernant déjà l'État, les collectives locales et la grande distribution sont étendues aux secteurs de la restauration collective et des industries agroalimentaires :
- mise en place d'un diagnostic obligatoire et, avant le 1er septembre 2020, d'un plan d'action de lutte contre le gaspillage alimentaire dans la restauration collective
- interdiction de rendre impropres à la consommation des denrées encore consommables pour la restauration collective et l'industrie agroalimentaire
- obligation de conventionner avec une association concernant le don alimentaire pour les deux secteurs.
Pour le secteur de la restauration commerciale, une expérimentation d'une durée de six mois sera menée.
De plus, à partir du 1er juillet 2021, on pourra partir avec les restes de son repas non consommés au restaurant dans des contenants réutilisables ou recyclables. C'est autant de nourriture qui ne finira pas à la poubelle !
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8 réflexes à adopter
Contre le gaspillage alimentaire, chacun peut agir à son niveau.
Nous avons listé ci-dessous 8 réflexes simples qui permettent de moins gâcher et moins jeter :
1- Acheter des légumes imparfaits (carottes tordues, pommes de terre biscornues etc.) : le calibrage des fruits et légumes est une source de gaspillage et ne garantit en rien leur saveur...
2- Être attentif aux dates de péremption au moment de l'achat puis chez soi. Savoir les décoder permet de ne pas se tromper et de ne pas jeter des produits pouvant encore être consommés.
3- Éviter d'acheter en trop grande quantité pour ne pas gaspiller ensuite.
4- Bien ranger son frigo (en distinguant les zones froides et moins froides) pour conserver les aliments plus longtemps.
5- Penser à congeler : le congélateur est très pratique pour conserver les restes et le surplus de pain. Il suffit d'y penser !
6- Ne pas jeter trop vite : même si les dates de péremption sont utiles, une certaine souplesse permet d'éviter le gaspillage. Quand il est écrit sur l'emballage "à consommer de préférence avant le", cela signifie que la date est indicative. Avant de le jeter, vérifiez toujours s'il peut encore être consommé.
7- Inspecter régulièrement son frigo et son fruitier. Les produits dont la date de péremption est proche doivent être cuisinés en priorité. Quant aux fruits trop mûrs, ils sont délicieux en compote ou dans une tarte.
8- Cuisiner les restes : le meilleur moyen de ne pas jeter la nourriture est de la cuisiner. Apprendre à cuisiner les restes permet de faire des économies et de régaler toute la famille avec du hachis Parmentier, des gratins, des salades composées... sans oublier le pain perdu en guise de dessert !
Vous trouverez encore plus d'astuces, de recettes anti-gaspi et de bons gestes à adopter sur le site "Ça suffit le gâchis" développé par l'ADEME : http://www.casuffitlegachis.fr/