1- Il en existe de différentes sortes
Il existe plusieurs sortes de zones humides continentales comme les étangs, les mares, les marais, les bordures de lacs et les prairies humides ainsi que les tourbières.
A cela s'ajoutent les zones humides artificielles (aménagées par l'homme), les zones humides alluviales, les deltas des fleuves, et les zones humides marines et côtières comme les prés salés, les slikkes (parties basses des estuaires inondées à chaque marée), les mangroves ou encore les marais saumâtres.
En France, on trouve par exemple des marais saumâtres à Guérande, à Hyères et dans les salins de Giraud et d'Aigues-Mortes. Le delta du Rhône, avec sa superficie de 145.000 ha, constitue quant à lui la plus vaste zone humide d'Europe occidentale.
Jadis considérés comme inutilisables et insalubres, ces milieux naturels sont pourtant des refuges pour une végétation et une faune spécifiques, adaptées aux conditions climatiques, à la salinité de l'eau et aux fluctuations saisonnières de ces milieux.
Pour englober la grande diversité de ces zones, la convention de Ramsar (traité international adopté en 1971 et entré en vigueur en 1975) en donne une définition plus large que la réglementation française.
Elle définit "les zones humides" comme "des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eau marine dont la profondeur à marée basse n'excède pas six mètres".
En France, la législation est plus restrictive. Ces zones sont définies par le code de l'environnement, Art. L.211-1, récemment complété par les articles L. 214-7-1 et R. 211-108.
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2- Elles sont très utiles
Les zones humides remplissent de nombreuses fonctions et présentent un intérêt tant sur le plan biologique et hydrologique, qu'économique et patrimonial...
De nombreuses activités économiques comme l'aquaculture, la pêche, la production d'osier, de sel, de tourbe et même le tourisme peuvent être développées dans ces zones.
Si elles sont pratiquées de manière raisonnée et durable, ces activités ne nuisent pas à ces écosystèmes mais contribuent à les protéger en les mettant en valeur et en les rentabilisant.
Les milieux humides ont aussi un intérêt écologique :
- ils régulent le niveau de l'eau et permettent l'alimentation des nappes phréatiques lors des périodes de sécheresse ou, inversement, réduisent l'intensité des inondations en retardant le ruissellement des eaux
- ils participent au maintien et à la protection des sols car leur végétation fixe les berges et les rivages et évite notamment l'érosion des dunes
- ils ont un rôle dépolluant et améliorent la qualité de l'eau en agissant comme des filtres épurateurs (les végétaux piègent notamment les nitrates et les phosphates)
- ils influencent localement le climat par des phénomènes d'évaporation d'eau qui modèrent les effets de la sécheresse
- ils abritent une biodiversité très riche.
En France, bien que les zones humides ne couvrent que 3% du territoire, elles hébergent environ un tiers des espèces végétales remarquables et la moitié des espèces d'oiseaux recensées chez nous.
Elles peuvent servir d'étapes migratoires, de lieux de reproduction et d'hivernage ou encore fournir de la nourriture à de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques et de poissons. La biodiversité y est nettement plus élevée que dans les autres milieux.
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Enfin, ces zones font partie intégrante de notre patrimoine national et participent à l'attrait touristique de la France, comme en témoignent le Mont-Saint-Michel et ses prés salés, la Sologne et ses étangs, le fameux Marais Poitevin ou les non moins célèbres salins de Guérande !
Même dans des sites moins connus, les milieux humides sont propices à l'organisation de promenades, de visites pédagogiques et à la pratique de loisirs comme les sports nautiques et la pêche...
3- Elles sont menacées
Les zones humides nous rendent de multiples services, mais elles sont sérieusement menacées, d'où l'importance de leur consacrer une journée mondiale le 2 février.
En France, elles ont perdu les 2/3 de leur superficie en près d'un siècle. Près de 2.500.000 hectares, soit 3 fois la superficie de la Corse ont disparu en quelques décennies.
Dans le monde, 64% de la surface des territoires humides de la planète a disparu depuis 1900.
Les raisons de cette disparition ou de cette dégradation des milieux sont bien sûr liées à l'activité humaine :
- intensification de l'agriculture
- prélèvements d'eau pour l'irrigation ou l'industrie
- artificialisation des paysages
- création de canalisations
- extraction de granulats
- pollution par les produits phytosanitaires et les rejets industriels
- aménagements touristiques et portuaires
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La journée mondiale des zones humides a pour but de sensibiliser le grand public et les décideurs à ces problèmes, avec pour thème cette année : "La prévention des catastrophes".